Entant que citoyens Tunisien, militant des droits de l’homme, ancienne victime de Torture et président de l’Association des Victimes de Torture en Tunisie, basé à Genève (Suisse), je condamne fermement et avec véhémence, la nouvelle prise de pouvoir du président Kaïs Saïd, qui sans équivoque aucune, est une violation plus que flagrante de l’article 80 de la constitution en Tunisie.
Les décisions unilatérales perpétrées par le président Saïd à l’encontre du gouvernement et de facto, des citoyens tunisiens, sont tout simplement inacceptables.
La destitution du chef du gouvernement tunisien et la suspension du parlement constituent une atteinte à l’état de droit, ainsi qu’aux fondements de l’ordre constitutionnel de la Tunisie, dont il est clair que le Président en est une menace imminente, tant pour l’ordre constitutionnel que pour l’état de droit en Tunisie.
Entre usurpation, actions et mesures arbitraires et répressives, le président Saïd doit immédiatement revenir sur sa prise de pouvoir, évitant ainsi toute mesure répressive.
J’exige donc du président, qu’il retire ses instructions inconstitutionnelles et délictueuses, pour que le parlement retrouve ses activités.
Je demande à ce que les Nations Unies prennent leurs responsabilités afin de freiner la propagation de ces décisions arbitraires et anticonstitutionnelles, afin de rétablir la démocratie en Tunisie.
J’appelle le Haut-Commissariat des Nations Unies aux Droits de l’Homme, d’intervenir pour protéger les droits fondamentaux des… droits de l’homme, de la liberté d’expression, de la presse.
Il est impensable, inimaginable tout simplement, que le peuple tunisien permette, plus d’une décennie après le soulèvement qui mis fin au règne du président Ben Ali, que son pays soit ramené à de l’autoritarisme sous quelque forme que ce soit.
Le président Saïd trahit la constitution qu’il s’est lui-même engagé à (faire) respecter, selon la volonté du peuple qui l’a porté au pouvoir, et surtout sans oublier tous les sacrifices de millions de Tunisiens à travers le monde, qui ont mis fin au régime totalitaire d’un seul individu.
Je demande également à ce que l’Union Interparlementaires, basée elle aussi à Genève, condamne le gèle du parlement qui a été officiellement entré en vigueur hier 29/08 après sa diffusion sur le journal officiel Tunisien, et pour qu’il intervienne afin de protéger les députés qui ont reçu, pour certains d’entre eux, des menaces de mort. Il est temps de prendre ses responsabilités et faire pression sur le gouvernement tunisien et ainsi protéger l’intégrité physique de ses députés.
Je fais appel aux :
– Parlement Européen
– Parlement fédéral Suisse
– Nos parlementaire Genevois
Alors agissez ! Agissons tous, sans plus attendre, pour que la Tunisie, son peuple, ses enfants, son économie, ne sombrent pas à nouveau dans un régime dictatorial qui plongerait le pays dans une situation (définitivement) désastreuse.
Nait-Liman Abdennacer
Ancienne victime de torture en Tunisie
Militant des droits de l’homme
Président de l’association des victimes de torture en Tunisie basé à Genève.

