Qui protégera les Palestiniens à Gaza et mettra fin à cette honte pour l’humanité ?
Genève, le 21 septembre 2024
Alors que le monde célèbre ce samedi 21 septembre 2024, comme chaque année, la Journée internationale de la paix, les festivités de cette année ne parviennent pas à masquer les souffrances et le tribut de sang payé par les Palestiniens à Gaza depuis le 7 octobre 2023. Une guerre totale et inégale frappe femmes, enfants et espoir de vie, en méprisant les traités internationaux et les lois onusiennes exigeant l’arrêt immédiat des attaques systématiques contre la population de Gaza. En 351 jours de destruction et de déplacements forcés, plus de 41 000 martyrs, en majorité des enfants et des femmes, ont été recensés, tandis que les blessés dépassent les 95 000, sans compter les disparus sous les décombres ou entre les mâchoires de chiens errants.
En cette Journée internationale de la paix, l’humanité se montre incapable de mettre un terme à l’agression continue contre les Palestiniens : aucune terre pour les accueillir, aucun cimetière assez vaste pour les recevoir. Ils sont confrontés au froid mordant de l’hiver, à la chaleur accablante de l’été, au plomb des balles traîtresses et aux éclats d’obus. Une tragédie humaine sans précédent qui, nous l’espérons, trouvera enfin sa fin.
À l’occasion de cette journée, alors que de nombreux peuples ont trouvé la voie de leur liberté et choisi la démocratie pour gérer leurs affaires et assurer la transition du pouvoir, les Tunisiens, croyant en avoir fini avec la dictature en 2011, subissent depuis le 25 juillet 2021 une succession de périodes sombres marquées par des violations des droits et des libertés, des poursuites judiciaires contre les opposants politiques et les voix dissidentes, souvent privées des garanties d’un procès équitable. Les prisons sont pleines des figures de proue de l’ensemble du spectre politique et de jeunes dont le seul tort est d’exprimer leurs aspirations ou opinions à travers de simples publications sur Facebook. Le tristement célèbre décret 54 est devenu une guillotine pour la liberté de dizaines de jeunes issus de la révolution et des chômeurs.
En cette Journée internationale de la paix, les opposants à la politique du pouvoir en place en Tunisie sont soit exilés, soit emprisonnés, soit poursuivis pour des accusations variées comme « complot contre la sûreté de l’État » ou « atteinte à l’honneur du chef de l’État ». Rashid Ghannouchi, président légitime du parlement dissous, ainsi que des figures de la mouvance démocratique comme Issam Chebbi, Ridha Belhaj, Jawher Ben Mbarek, Ghazi Chaouachi, Khayam Turki, et bien d’autres, sont incarcérés. Des dirigeants du parti Ennahdha, notamment Ali Larayedh, Noureddine Bhiri, Ajmi Lourimi, et Mondher Lounissi, ainsi que des journalistes comme Shatha Haj Mbarek et Sonia Dahmani, se trouvent également derrière les barreaux.
Par ailleurs, Ayachi Zammal, candidat présidentiel officiellement inscrit sur la liste finale pour l’élection du 6 octobre, est détenu dans des conditions inhumaines visant à l’empêcher d’exercer son droit de candidature et de rivaliser avec le président sortant. En parallèle, l’instance électorale persiste à exclure trois candidats que la Cour administrative a pourtant réintégrés dans la course présidentielle par un jugement définitif et irrévocable.
Enfin, en Tunisie, à deux semaines seulement du scrutin, le pouvoir en place accélère le recrutement de ses agents pour présenter une proposition de modification de la loi électorale, une manœuvre sans précédent visant à garantir la prolongation du mandat de Kais Saied.
En cette Journée internationale de la paix, nous rappelons aux occupants et aux tyrans que la justice triomphera, tôt ou tard. Nous restons résolus à poursuivre les auteurs de crimes en Tunisie et ailleurs. Qu’ils sachent que leurs crimes ne seront jamais prescrits et qu’aucun d’eux n’échappera à la justice.
Président de l’association
Abdennacer Nait-Liman