Genève, le 17 juillet 2024
Depuis le 25 juillet 2021, le régime issu du coup d’État en Tunisie persiste dans ses violations des droits de l’homme. Après avoir déployé des chars devant le parlement démocratiquement élu, il a démantelé l’État de droit et les institutions, emprisonné des opposants politiques, notamment le président du parlement M. Rached Ghannouchi, ainsi que des figures judiciaires comme l’ancien procureur général Bechir Akremi. Des avocats, des activistes, des journalistes et même des citoyens non engagés politiquement sont également ciblés.
Par ailleurs, ce régime continue d’ignorer les traités internationaux, notamment le Pacte international relatif aux droits civils et politiques de 1968, et de manipuler les règles électorales en pleine année électorale en imposant des conditions arbitraires et inconstitutionnelles aux candidats.
Malgré les alertes répétées de l’Association des Victimes de Torture à Genève sur la nécessité de garantir des élections libres, transparentes et inclusives, la situation s’aggrave. Les récents exemples incluent l’arrestation du candidat Lotfi Mraihi, le harcèlement de l’ancien ministre Abdellatif Mekki, et le refus de délivrer des formulaires de candidature à des figures de l’opposition comme Ghazi Chaouachi et Issam Chebbi.
Le 13 juillet 2024, la police du régime a arrêté Ajmi Lourimi, secrétaire général du mouvement Ennahdha, ainsi que deux membres du parti, sans charges claires et en violation des procédures légales. Ces arrestations traduisent une volonté manifeste de manipuler le processus électoral et de s’accaparer le pouvoir en dehors des règles démocratiques.
L’Association des Victimes de Torture à Genève exige :
- La condamnation des graves violations des lois internationales et tunisiennes perpétrées par le régime.
- L’arrêt des arrestations arbitraires et des restrictions imposées aux droits civils et politiques des Tunisiens.
- La libération immédiate de tous les prisonniers politiques, y compris Ajmi Lourimi et ses compagnons.
- Le rétablissement d’un climat démocratique garantissant des élections libres et équitables.
- L’annulation des nouvelles conditions de candidature et le respect de la loi électorale de 2019.
- L’appel aux forces vives et à la société civile pour poursuivre la lutte pour les droits et libertés, ainsi que pour l’État de droit.
- La mobilisation de l’Union africaine, des Nations Unies et des organisations internationales pour demander à la Tunisie de respecter ses engagements en matière de droits humains et de processus électoral transparent.
Abdennacer Nait-Liman
Président de l’Association