Les autorités tunisiennes intensifient leur ciblage des journalistes et des institutions médiatiques indépendantes

Genève, le 19 avril 2024

Dans une évolution grave et inquiétante de la répression contre la liberté d’expression et le travail journalistique en Tunisie depuis le 25 juillet 2021, et suite à une interview télévisée en direct avec l’ancien président Dr. Mohamed Moncef Marzouki sur la chaîne tunisienne Al-Zitouna, le parquet du tribunal d’Ariana, en banlieue de Tunis, a ordonné la mise en accusation de M. Al-Hussein Ben Omar, présentateur, de M. Sami Saïd, directeur de la chaîne et représentant légal, ainsi que du Dr. Marzouki, devant le juge d’instruction.

Le Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT) a dénoncé « le caractère sélectif de la justice dans le traitement des plaintes déposées par l’instance de régulation audiovisuelle » et s’est étonné de « la réactivation de poursuites après plus de deux ans, dans un contexte politique tendu ». Le SNJT a également mis en garde contre « la gravité de ces pratiques et leur potentiel d’aggraver la crise du secteur médiatique ».

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L’Association des Victimes de la Torture, après avoir reçu de nombreuses plaintes dénonçant l’ampleur des violations, des poursuites sécuritaires, judiciaires et financières qui continuent de cibler la chaîne Al-Zitouna et son équipe depuis le 25 juillet 2021, et après avoir constaté la violation flagrante des normes minimales d’un procès équitable visant M. Sami Saïd, directeur de la chaîne et représentant légal, qui a choisi une ligne éditoriale indépendante dénonçant continuellement les violations des droits humains, dont la torture et les atteintes à la liberté d’expression, déclare :

  1. Condamner fermement ce ciblage systématique des médias libres et des voix journalistiques indépendantes en Tunisie.
  2. Rappeler qu’elle a déjà entamé des actions contre les institutions officielles tunisiennes impliquées dans la répression des médias, de la liberté d’activité politique et de l’organisation civile.
  3. Exprimer son soutien total à la direction de la chaîne Al-Zitouna et à son équipe journalistique.
  4. Affirmer sa solidarité complète avec les journalistes emprisonnés en Tunisie, notamment Chatha Belhaj Mabrouk et Mohamed Boughelab.

L’association considère que le ciblage des médias et des journalistes en Tunisie a atteint un niveau sans précédent dans l’histoire récente du pays.

Liberté pour les journalistes en Tunisie
Le journalisme n’est pas un crime

Abdennacer Nait-Liman
Président de l’Association

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