Maroc : arrestation d’un opposant politique égyptien condamné à perpétuité et menace de son extradition vers les autorités égyptiennes

Appel international pour la libération immédiate du Dr Abdel Basset El Imam
Genève, le 10 novembre 2024

Les autorités marocaines ont arrêté le dimanche 3 novembre 2024 le Dr Abdel Basset El Imam, citoyen égyptien et titulaire de la nationalité turque, dès son arrivée à l’aéroport Mohammed V de Casablanca, en exécution d’une demande d’extradition émise par les autorités égyptiennes. Le Dr Abdel Basset El Imam est toujours détenu au Maroc au moment de la rédaction de cette déclaration, et il risque d’être extradé vers les autorités égyptiennes, bien qu’il ait été condamné à perpétuité dans une affaire n’ayant pas bénéficié des garanties d’un procès équitable, comme de nombreux autres prisonniers en Égypte et exilés à l’étranger. De plus, le Dr Abdel Basset El Imam a perdu son fils parmi les victimes du « massacre de Rabaa » au Caire durant l’été 2013. Une extradition vers les autorités égyptiennes, si elle avait lieu, mettrait en péril sa sécurité et sa liberté.

La décision de détenir le Dr Abdel Basset El Imam dès son arrivée à l’aéroport Mohammed V de Casablanca et de menacer de l’extrader aux autorités égyptiennes, en plus de constituer une menace pour sa sécurité et sa liberté, est en totale contradiction avec les engagements juridiques et humanitaires du Royaume du Maroc, qui a signé la Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants le 18 janvier 1986, et l’a ratifiée le 21 juin 1993. L’article 3 de cette convention stipule que « Aucun État partie ne peut expulser, refouler ou extrader une personne vers un autre État où elle risque d’être soumise à la torture ».

L’Association des victimes de la torture à Genève, vivement préoccupée par la décision de détenir le Dr Abdel Basset El Imam dès son arrivée à l’aéroport de Casablanca, demande aux autorités marocaines de le libérer immédiatement et de lui permettre de quitter le Maroc, conformément aux engagements internationaux du Maroc et pour préserver la sécurité et la liberté du Dr Abdel Basset El Imam, condamné à perpétuité. L’Association des victimes de la torture tient également les autorités marocaines responsables de la sécurité physique du détenu et de la violation de sa liberté en cas d’extradition vers une autorité égyptienne dont le bilan est marqué par des violations et des exécutions, et où les conditions d’un procès équitable ne sont pas garanties.

Le Président
Abdennacer Nait Liman

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